L’avènement de la pseudo génération Y coïncide avec une autre évolution de notre société : le véritable investissement des femmes dans leur travail et des hommes dans la vie de famille. Si l’inconscient collectif est habitué à ce que la femme ait des horaires souples pour s’occuper de ses enfants, la demande d’un homme d’avoir un temps de travail adaptatif est régulièrement vue comme surprenante voire dévalorisante : « un homme avec des horaires aménagés ? Il ne prend pas son travail au sérieux ».
Dans notre couple, Annabelle est infirmière en bloc opératoire : ses horaires d’opération sont incompressibles. Pas question d’interrompre une opération en cas de problème avec notre fille. En revanche, ses horaires de travail lui permettent de nous partager les trajets chez la nourrice.
Au final, ce sont mes horaires qui sont aménagés pour m’occuper de notre enfant : l’emmener ou la chercher chez la nourrice si Annabelle est au travail. Oui je finis parfois plus tôt, je commence parfois plus tard mais cela ne m’empêche pas de travailler aussi en soirée et de faire de grosses semaines voire même atteindre les 50 heures de travail si besoin. Cela semble logique et pourtant j’estime que j’ai de la chance d’avoir un employeur qui me permet cela.
Si la (pseudo) génération Y a aussi soif de travailler avec des horaires qui s’adaptent à son mode de vie, c’est donc peut-être aussi que le monde a changé. Bien sur, il y a d’autres fonctionnements que le notre : celui d’un couple avec un enfant. Mais si on arrêtait de dire que toutes les évolutions actuelles étaient dues à la génération Y et que l’on regardait plus loin ?