Icons and Interfaces sur Medium
Nous sommes à Paris Web 2012. Je viens de terminer ma conférence sur les icônes quand l’éditeur d’un magazine de webdesign me propose de transformer ma conférence sur les icônes en article pour son site. Je saute de joie.
De janvier à mars, bien épaulé par Marie-Cécile Paccard et Markus Gramlich, je travaille, je fais relire, j’amende, je modifie… Puis j’envoie mon premier brouillon au magazine qui le transfert à deux experts relecteurs. Je suis plein d’enthousiasme, un peu excité et surtout impatient.
Le premier avis arrive avec quatre étoiles sur cinq et une annotation : « travaillez un peu plus l’anglais et cet article recueillera mes cinq étoiles ». J’applique les corrections, je modifie, Goulven Champenois vient m’épauler sur le côté expression anglaise. Je suis ravi.
Le second avis vient un mois plus tard : en mai. Il est accompagné d’une note de deux étoiles et d’une appréciation dure : « qualité insuffisante ». Je le prends mal. Après avoir digéré la nouvelle, j’essaye de comprendre les remarques, de les intégrer. J’essaye aussi de parfaire ma documentation pour voir où seraient mes erreurs. Les deux experts se contredisent. Je n’arrive pas à trouver une nouvelle voie. Mes différentes nouvelles versions ne changent pas assez aux yeux de l’éditeur qui me donne un ultimatum : « la prochaine version sera la dernière ». De mon côté, je lis : « N’essaye plus. Arrête les dégâts. C’est de la merde. Tu es nul ».
Puis Loic Mathaud, qui a publié la version française sur le train de 13h37, m’encourage à continuer et me propose d’en discuter avec un autre magazine. Avec Marie et Corinne, ils font une nouvelle relecture puis l’envoient. Certes, la réponse est une nouvelle fois négative mais elle est encourageante : « Ce n’est pas dans notre ligne éditoriale mais c’est intéressant : publiez-le sur Medium ! ».
Mercredi dernier, j’ai publié mon article. Après 10 mois d’écriture, il est enfin en ligne. Pas de la manière dont je le rêvais. Pas de la façon dont je le souhaitais. La publication sur Medium est un « moindre mal » pour le temps passé. Ma victoire est amère quand je pousse le bouton publier.
Jeudi soir, en relisant le parcours, je tire quelques leçons de ce semi-échec :
- Réduire les risques. Pour mon premier article en anglais, j’aurai du faire simple et consensuel. Commencer directement par mon sujet de recherche était une belle erreur qui aurait pu me dégouter de l’anglais voire de l’écriture ;
- Demander des relecteurs très tôt dans le processus. J’aurai du soumettre un plan ultra-détaillé avant de commencer l’écriture ;
- Écrire directement en anglais. C’est ce que j’ai fait et je pense que cela m’a vraiment apporté. Merci Karl Dubost et Jérémie Patonnier pour le conseil ;
- Les experts extérieurs ne sont pas toujours d’accord entre eux. Mon article est une prise de position pas une synthèse. J’ai consommé beaucoup trop d’énergie à chercher un juste milieu inexistant : il est nécessaire de donner des limites à la remise en question de ses productions.
Bref. Fin de l’aventure. Et puis vendredi soir, mon article est tweeté par TheNounProject.
"A pictogram is a visual translation of a concept." Great article about icons and interfaces by @desbenoit https://t.co/SjnIQKfama
— The Noun Project (@nounproject) September 27, 2013
Samedi, il apparait dans la newsletter de Sacha Grief : Sidebar.io.
Icons And Interfaces http://t.co/LovdiO2Fz6
— Sidebar (@SidebarIO) September 29, 2013
Du coup, les visites et les lectures explosent. La victoire amère s’est adoucie. J’ai passé dix mois sur ces neuf minutes de lecture mais il semblerait que cela le méritait.