Notes Sébastien Desbenoit

De l’éthique d’une infographie.

Hier, j’ai publié une infographie autour de la vidéo à la demande. De sa diffusion sur twitter est née une discusion autour de l’éthique dans l’illustration.

Dans mon infographie sur le piratage et la vidéo à la demande publiée hier, mon objectif était de faire constater le retard de l’offre de vidéo à la demande par rapport à l’offre illégale. Pour cela, j’ai utilisé un moyen très classique : une double chronologie avec le constat d’un écart sans amener aucune autre information que les données et leur mise en forme (sans analyse personnelle). L’information était pour moi suffisamment vulgarisée et le message était clair. Mon objectif était atteint.

Mais, que je le veuille ou non, une infographie est une illustration. J’ai eu la remarque que mon travail n’était pas "éthique" car je n’avais pas passé suffisamment de temps sur l’aspect graphique de cette illustration. En toute honnêteté, c’est loin d’être faux : j’aurais pu passer des dizaines d’heures pour améliorer le côté illustratif de mon travail. Ceci dit, je ne suis pas illustrateur et mon objectif n’est pas de concevoir des éléments visuellement parfaits, mais plutôt des messages construits. Autrement dit, le niveau nécessaire pour mon éthique de vulgarisation était satisfaisant, mais quid du niveau pour une éthique d’illustrateur (ce que je ne suis pas) ? Lorsque je publie une infographie, dois-je, au nom de l’éthique, faire appel à des illustrateurs ? Dois-je ajouter un message indiquant que ce n’est pas un travail illustratif mais un travail autour du concept ? Une chose est sûre dans le cadre d’Internet & Moi : mon objectif pour une infographie est la vulgarisation d’un message. Le graphisme n’est dans ce cadre qu’un moyen.

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